Polémique au sujet des implants mammaires: de quoi s’agit il?
Il existe plusieurs types d’implants mammaires en gel de silicone selon leur enveloppe:
LISSES, MICROTEXTURES, TEXTURES OU MACROTEXTURES.
L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a été crée en 2012. Il s’agit d’un organisme qui donne des recommandations au Ministère de la Santé qui a ENFIN recommandé la pose d’implants mammaires lisses.
Il faut INTERDIRE les implants mammaires MACROTEXTURES qui sont à l’origine d’une irritation chronique après une dizaine d’années d’implantation.
Les implants qui sont dans le collimateur de l’ANSM comme des chirurgiens , sont les implants de marque ALLERGAN* et dont le modèle se nomme BIOCELL*.
Je n’ai jamais utilisé ce type d’implants et je tiens à travers ces lignes à rassurer mes patientes:
En effet, ces implants représentent une majoration du risque de Lymphome anaplasique à grandes cellules ( LGAC) par 14. Il s’agit d’une affection cancéreuse qui touche hélas les ganglions lymphatiques.
L’enveloppe granuleuse des implants MACROTECTURES BIOCELL* ALLERGAN* sensée mieux adhérer au sein, crée au bout d’une dizaine d’années, dans certains cas, une réaction inflammatoire chronique qui favorise le LGAC .
A ce jour on recense en France 56 cas de LAGC, sur 500 000 femmes porteuses d’implants mammaires.
Je précise que 10 millions de femmes ont été opérées dans le monde dans les dix dernières années…
Selon le Pr Corinne Haioun, de l’Hôpital Henri Mondor de Créteil responsable du registre national des lymphomes en France, quasi toutes les 56 patientes étaient porteuses de ces implants à effet « velcro »à l’origine de réactions inflammatoires chroniques.
On peut s’étonner que jusqu’a présent seuls les implants micro texturés étaient remboursés (ou bénéficiaient d’un TIPS) par l’Assurance Maladie et donc pour la chirurgie réparatrice.
Quelles sont les conséquences de toutes ces constatations:
1) c’est l’occasion de rappeler la nécessité d’une surveillance de chaque femme opérée d’une augmentation mammaire, chaque année et selon moi, par un chirurgien plasticien.
2)Il est impératif de créer dans les plus brefs délais un registre national des implants en France et cela doit concerner tous les implants utilisés: mammaires bien sûr mais aussi orthopédiques, vasculaires urologiques, etc….c’est un gage de transparence et de sécurité.
3)La certification des implants doit être assurée par des organismes indépendants des Laboratoires concepteurs et rémunérés indépendamment des mêmes Laboratoires comme c’est hélas le cas actuellement.
Renforcer les contrôles qualités des implants et des dispositifs médicaux implantables est une nécessité.
De plus il faut une Autorisation de Mise sur le Marché après des études cliniques fiables et reproductibles.
4) Enfin, il faut renforcer la matériovigilance une déclaration simple doit être obligatoire par le médecin qui constate un incident (lanceur d’alerte).
C’est à ce prix que nous aurons des implants plus fiables, plus durables et que nous progresserons dans nos pratiques professionnelles .
Pierre Bensa
Dijon